samedi 29 novembre 2008

Maria Montessori et l'éducation respectueuse


un extrait de la pédagogie scientifique, chapitre " la question morale"

"Revenons à l'enfant de 2 ans 1/2 à 3 ans, alors qu'il touche à tous les objets, mais à aucun spécialement, avec une préférence évidente; aux objets les plus simples comme, par exemple, un morceau de papier rectangulaire, un encrier carré, une cloche ronde et brillante. "toutes choses qui en lui sont pas destinées".

Survient la mère qui l'entraine, le caresse un peu, lui donne des petits coups sur la main et lui crie :" Ne touche pas à cela méchant". Je me trouvais un jour présente à une de ces nombreuses scènes de famille qui passent inaperçues. Le père, un médecin, était assis à son bureau; la mère tenait dans ses bras un tout petit enfantqui tendait les mains vers les objets épars sur la table . "Cet enfant, disait le médecin, est incorrigible; quoi que nous fassions, sa mère et moi, pour l'empêcher de toucher à mes choses, nous en réussissons pas."_ "Méchant, méchant, répetait la mère en serrant ses petites mains.tandis que l'enfant se jettait en arrière, criait et se démenait comme pour donner des coups de pieds.

Quand ils seront plus grands, de trois à quatre ans, la lutte s'accentue; les enfants veulent "faire quelque chose" . Celui qui les observe bien s'aperçoit qu'ils ont une "tendance". Ils voudraient imiter ce que fait leur mère, si la mère est une femme d'intérieur, ils la suivent volontiers dans la cuisine, ils voudraient pendre part à ses travaux, ils touchent à ses choses, ils cherchent, en cachette, à pétrir, à cuire, à laver du linge, à balayer par terre. La mère est souvent gênée; elle ne fait que répéter : "tiens-toi tranquille, laisse cela, tu m'agaces va-t-en." Alors l'enfant trépigne, se jette par terre, frappe des pieds, mais recommence ensuite à la dérobée, en se pressant le plus qu'il peut et c'est ainsi que pour faire vite en lavant des choses, il s'inonde, que pour cacher un ragoût de contrebande, il salit tout le parquet. Le desespoir de la mère, les cris, les rebuffades se multiplient; et l'enfant réagit par des colères, par des pleurs, mais recommence toujours peu après.

.....
Evidemment ceci n'est pas une question de morale, ; nous ne cherchons pas le moyen de "corriger" ces mauvaises tendances de l'homme à peine né. Ce n'est pas une question de morale. C'est pourtant une question de vie.

"L'enfant cherche à "vivre" et nous voulons l'en empêcher. dans ce sens , pour nous, cela devient une question morale, puisque niys commençons a analyser des erreurs, qui, de notre part, produisent un dommage et lèsent le droit d'autrui. En outre, siys notre erreur de traitement à l'égard de l'enfant se cache notre égoïsme. La faute de l'enfant est, en substance, de nous causer des ennuis. Nous luttons contre lui pour défendre notre bien être, notre liberté. Que de fois ne sentons-nous pas, au fond du coeur, notre injustice !Mais nous cachons cette impression parce que le petit révolté n'accuse pas et n'a pas de rancune. Au contraire, de même qu'il persiste dans ses "méchancetés" qui sont une forme de vie, il persiste aussi dans son amour pour nous, dans le pardon de tout, dans l'oubli des offenses, pour seulement nous désirer, pour nous embrasser, pour grimper sur nos genoux, pour s'endormir tendrement sur notre sein. Ceci est également une forme de vie . Et nous, si nous sommes fatigués ou rassasiés, nous le repoussons en cachant un peu hypocritement cet excès d'égoïsme sous une raison de bien pour l'enfant."Pas tant de bêtises" L'insulte, la calomnie, sont toujours sur nos lèvres comme une ritournelle : "méchant !"

Et cependant, l'expression de l'enfant pourrait être celle de la bonté parfaite ; il ne "pense pas le mal", , il ne se réjouit pas de l'injustice, il s'accommode à tout, il croit à tout, , il espère tout, Nous, certes, nous ne pourrions pas toujours en dire autant.


Si la lutte entre l'adulte et l'enfant finissait dans la paix et si l'adulte , acceptant les conditions enfantines, cherchait à le seconder, il pourrait atteindre à une des jouissances les plus hautes que la nature lui ait donné : celle de suivre l'enfant dans son développement naturel, de voir s edévelopper l'homme. Si le bouton de rose qui s'ouvre est devenu un lieu commun de la poésie, que ne sera pas l'âme enfantine dans ses manifestations ? or ce dont ineffablequi fut mis à notre portée comme guide et réconfort, ce don, nous le piétinons avc colère en jurant comme des forcenés. "

2 commentaires:

Anonyme a dit…

oh merci isobel pour ce post cela fait du bien de relire certaines choses , ton blog me fait du bien merci....
nadine

IsObel a dit…

moi aussi ça m'a fait du bien de relire ce passage !